Temples et autels à Bali

Qui visite Bali pour la première fois est nécessairement marqué par l’omniprésence de ses édifices religieux et de ses autels hindouistes. L’odeur de l’encens, le détail des décorations, la variété des tissus, la richesse des couleurs frappent les sens et l’imagination des néophytes… Ce travail à l’aquarelle et aux crayons de couleur tente de saisir quelques rencontres à travers l’île avec les lieux et figures sacrés balinais, pour rendre hommage, autant que faire se peut, à leur beauté et leur diversité inspirantes.

Derrière les branches éternellement vertes des frangipaniers, l’entrée d’un temple hindouiste mêlant brique et sculptures en pierre volcanique. Sa couleur rose est rehaussée par la présence des plantes qui l’entourent. Si Bali était une couleur, ce serait à coup sûr le vert…

Au détour d’une maison, d’un coin de rizière, au croisement d’une route, derrière un magasin, de petits autels sont érigés partout. Humbles, colorés, couverts d’offrandes, de fleurs et de tissus magnifiques, ils ornent les espaces et rappellent, discrètement mais sûrement, que l’île est hindouiste.

En début d’après-midi, la lumière est crue et vive. Un bonheur pour les peintres ! Les couleurs et les contrastes y sont forts et chauds, portés par le vert, omniprésent, de sa végétation et les imprimés flamboyants de ses autels.

Les statues veillent en tout lieu : devant les maisons, entre deux magasins, au carrefour des routes, entre deux rizières… Ces sculptures en pierre volcanique, souvent parées de batik et chargées d’offrandes, fascinent et inspirent par leurs couleurs et leur diversité. Leur regard impressionnant, leur figure parfois mangée par la mousse, leur silhouette massive et rassurante font partie intégrante de la vie quotidienne et peuplent durablement l’imaginaire de qui les fréquente.

Avez-vous déjà vu les gardiens des temples balinais ? À Tanah Lot, par exemple, c’est un dragon géant, dont la queue sert de rampe à un vaste escalier. Ses couleurs sont aussi vives que son regard, et son sourire… gourmand ! Mais rassurez-vous, ce naga gigantesque est pourtant débonnaire. C’est un médiateur entre l’ici-bas et le monde des dieux, il est même réputé poète et symbolise la fertilité.

Veillant farouchement sur l’entrée de leur temple, des gardiens effrayants montent toujours la garde. Ils représentent Barong (le « géant »), génie balinais et seigneur de la forêt, qui roule des yeux et menace les mortels de son gourdin. Âmes sensibles, abstenez-vous !

Pour chaque sculpture, une plante qui danse… À Denpasar, dans le parc du Bajra Sandhi, qui célèbre la mémoire de Bali et de ses héros, la luxuriance de la végétation rivalise avec l’architecture en pierre volcanique.

Non loin du fracas des routes de Kerobokan, un temple d’inspiration bouddhiste, caché au fond d’un gang où une statue gigantesque veille sur un jardin tout de rouge et de vert.

L’atmosphère du temple Gunung Kawi Sebatu est tout simplement magique. Ce lieu de purification déploie des miroirs d’eau où se reflète le vert de la jungle qui l’enserre comme un écrin. Sous l’eau, des carpes colorées déploient leurs nageoires, tranquilles et langoureuses ; sur l’eau, c’est le ballet des hirondelles qui tournoient, avec grâce, ivres de leur vitesse. Deux mondes, deux éléments, deux couleurs… L’endroit idéal pour penser le divin ?

Kerobokan, mars 2024

Dessins : Juliette Loubes
Texte : Clémence Jacquot

Publié par Juliette Loubes

Illustratrice itinérante.

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